mes jumeaux suite n°5

Publié le par Clém.


J’attends des jumeaux n°5

Il est temps que je vous parle de la partie la moins « sympathique » de ma grossesse, de la plus douloureuse. Je ne savais pas que l’on pouvait souffrir autant…

Que les futures mamans se rassurent, tout ceci est évitable…

Ce que l’on oublie de dire en général aux femmes enceintes, c’est le risque qu’elles ont d’avoir des crises hémorroïdaires lors de l’accouchement ou un peu avant avec le poids du bébé. Voilà des douleurs dont on se passerait bien après un accouchement alors que l’on est béat d’admiration devant ce tout petit bébé.

J’ai donc fait connaissance avec cette douleur là lors de ma première grossesse.

Je conseille donc à toute les futures mamans de glisser une boite de suppositoire anti-hémorroïdaire dans sa valise avant de partir pour l’hôpital. Bien qu’ayant fait des progrès ces dernières années pour la gestion de la douleur chez les patients (mise en place de protocoles anti-douleurs dans les services hospitaliers), prenez quand même vos précautions en emportant aussi votre boite de paracétamol…

Lors de mon premier accouchement, le gynéco est intervenu avec les forceps pour sortir mon gros bébé de presque 4 kilos et donc J’ai eu une épisiotomie recousue par le gynéco en personne. Pour l’anecdote ce cher Monsieur avait tant et si bien cousu le tout que je ne pus plus m’asseoir jusqu’à ce qu’une sage femme vienne ôter quelques points de couture.

Bref cette cicatrice allait me jouer des tours à ma deuxième grossesse.

A mon 7ème mois de grossesse, quelques jours avant mes 30 ans, je me suis promenée pour la dernière fois tranquillement dans la rue. J’avais pris 10 kilos et je faisais attention de ne pas manger sucrer et d’apporter suffisamment de calcium à mes deux bébés. J’étais assez fière de ne pas être devenue « énorme ». Je ne voulais en aucun cas reprendre les 30kilos de ma première grossesse, même si je les ai perdu rapidement et pratiquement sans effort. Un surpoids peut devenir handicapant.

Quand on attend des jumeaux, à 6 mois de grossesse, on a atteint les proportions d’une grossesse simple à terme.

Ainsi lors de ma dernière promenade un vieux monsieur m’a demandé comment se portaient les bébés et une dame m’a demandé s’il s’agissait bien d’une grossesse gémellaire. Il m’était donc impossible de passer inaperçu.

Cependant tout le poids de mes bébés, et de tout ce qui va avec, concentré dans mon ventre, faisaient qu’il m’était impossible de rester debout bien longtemps. Ce jour là je n’avais plus ni concombre ni tomate dont je raffolais depuis le printemps (mélangés avec crème fraîche allégée et vinaigre balsamique : un vrai régal!)

Alors j’avais choisi d’aller dans une petite épicerie à quelques centaines de mètres de chez moi. Bien sûr avant j’étais allée me promener dans le parc et puis j’étais aller chercher quelques cadeaux pour faire une surprise pour le jour de mon anniversaire à ceux que j’aime. J’aime autant provoquer la surprise que de les recevoir. Il faut dire que celle-ci a fait de l’effet!!! (enfin je crois!) Mais j’étais restée debout bien trop longtemps…

Bref j’avais marché un peu avant d’aller à l’épicerie. Il faut dire que ce jour là il ne faisait pas trop chaud contrairement aux jours précédents et que j’avais estimé que c’était ce jour où jamais!

Seulement voilà je n’étais pas seule à avoir choisi la petite épicerie…

Une petite vieille avec une béquille, qu’elle faisait voler autour d’elle avec un petit air de méchanceté assumée, faisait marcher le pauvre vendeur.

Un jour une vieille dame m‘a dit que quand on avait un certain âge il n‘y avait vraiment plus rien pour nous empêcher de faire tout ce qu‘on voulait, même et surtout d‘emmerder le monde!

Elle l’avait aggripé par le bras dès qu’elle m’a vu entrer prétextant ne pas pouvoir y arriver toute seule.

Alors j’ai attendu avec mes trois tomates et mes deux concombres qu’il soit enfin libéré pour me faire payer.

Seulement la vieille aigrie en avait décidé autrement : pas question que je lui passe devant!

Mais c’est qu’elle prenait son temps, elle tripotait tous les fruits et légumes avant de les choisir .

Au bout d’un moment, n’en pouvant plus, je me suis accroupie par terre devant la caisse. Le marchant a réussi à se dégager et au lieu de me faire payer en quelques secondes, il m’a gentiment donné son siège .

Et l’autre qui a dit, en accusant presque ce pauvre type, que c’était inadmissible, que l’on ne faisait vraiment rien pour nous les handicapés…

Bref les caisses prioritaires c’est pas fait que pour les vieilles emmerdeuses ( pas si vieille en fait!!!)

Même assise, j’ai attendu trop longtemps et j’ai commencé à avoir mal. J’ai passé le restant de la journée allongée mais ça n’a pas suffit, l’effort avait été trop long.

Le lendemain, j’avais une bonne crise d’hémorroïdes qui m’empêchait d’aller fêter mon anniversaire chez mes parents. Je n’aurai pu rester assise deux heures dans une voiture…

Heureusement ma mère et ma sœur sont venues faire la fête avec nous, ce qui a vraiment atténué la douleur… 30 ans c’est pas rien tout de même!

Le lendemain de mon anniversaire, ce n’était plus la même histoire. Ce n’était pas une simple crise mais j’avais une véritable grappe de raisins à cet endroit là, vraiment vraiment douloureux.

En fait, je n’ai jamais connu quelque chose d’aussi douloureux. Je crois que j’aurai préféré un mal de dents ou une bonne migraine.

Et bien non, c’était cette douleur là et seulement ça qui me paralysait complètement et dont rien ne venait à bout.

En tant normal quand on a ce genre de crise on soulage le patient avec des antidouleurs archi-costaud comme des dérivés morphiniques et on opère très rapidement.

Bien sûr il n’est pas question de donner ce genre de traitement à une femme enceinte et encore moins de l’opérer.

Je suis allée en urgence consulter un proctologue. Mais on ne pouvait rien faire sinon patienter.

Il fallait attendre 8 jours avant que la douleur ne commence à diminuer. Huit jours et huit nuits de grandes souffrances . Et les huit jours suivants à attendre que la douleur veuille bien devenir supportable.

Je savais que cette douleur était passagère et heureusement cette idée m’a aidé à tenir. Le téléphone aussi.

Cette douleur m’a apprise à mieux maîtriser ma conscience et à mieux aimer ce corps qui endurait avec moi ce mal là.

J’ai appris à me déconnecter de mon corps : à m’endormir en quelques minutes (pendant des heures) à n’importe quel moment de la journée.

Aujourd’hui encore j’arrive à faire des siestes pratiquement sur commande! C’est pratique!

Je me demandais bien comment mes bébés vivaient cette souffrance. Ils bougeaient moins mais en même temps ils n’avaient plus trop la place non plus…J’ai juste essayer de souffrir le moins possible, pour eux.

 

Après la naissance de mes bébés je suis allée voir l’ostéopathe que j’avais vu après mon premier accouchement.

J’aurai vraiment dû y aller pendant ma grossesse. Mais l’ostéopathie est une activité médicale reconnue mais pas remboursée. Et c’est très dommage parce que c’est très efficace.

Après ma première grossesse, j’avais tellement mal à mon coccyx, que j’avais des difficultés à rester assise trop longtemps. Deux séances chez l’ostéo et la douleur s’est envolée.

Bastien quand il était bébé avait beaucoup de régurgitations, en une séance, elle a réglé le problème alors que la pédiatre parlait déjà d’opération…

Bref elle m’a dit que tous mes petits malheurs étaient dus à la cicatrice de l’épisiotomie de ma première grossesse…

Peut être que j’aurais pu deviner que ce coté sensible de ma personne allait défaillir. Et le prévenir.

Mesdames les femmes enceintes, surtout prenez bien soin de votre petite personne!

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